L’avenir (…) n’est jamais que du présent à mettre en ordre (…) tu n’as pas à le prévoir, mais à le permettre.
Antoine DE SAINT-EXUPÉRY
Voilà une maxime assez juste d’Antoine de Saint-Exupéry qui peut s’appliquer à la stratégie financière. Allons voir ensemble avec quels outils simples vous pouvez permettre au présent de devenir un futur bien maîtrisé.
Des outils simples pour décider
Votre entreprise a besoin de 500K€, 1M€ ou 5 M€ … pour se développer. La levée de fonds en capital est-elle la seule option à envisager ? Certainement pas car la levée de fonds ne se choisit pas au hasard d’une source de financement ou d’une autre en se disant “Cela va amener du cash à l’entreprise”.
La levée de fonds en capital est la concrétisation d’une stratégie financière réfléchie, posée et mise en action. La stratégie financière découle d’une stratégie globale de développement de l’entreprise. C’est bien la volonté de porter le développement de son entreprise à un niveau supérieur qui entraîne la décision de lever des fonds et d’ouvrir son capital.
La stratégie financière simplifiée en 2 étapes
Première étape : fixer l’objectif de votre entreprise
L’objectif, ici, est de financer le développement de votre entreprise.
Tout investissement s’inscrit dans la stratégie globale de développement de l’entreprise et se situe dans un contexte financier. Ce contexte financier est spécifique à chaque écosystème d’entreprise : le plus connu et le plus usité étant la finance traditionnelle. Existent aussi et se développent d’autres modes de finances : la finance à impact, la finance responsable, la finance solidaire, la finance spécifique des coopératives, … Chacun ayant ses propres instruments financiers et ses acteurs financiers.
Une fois le cadre de la stratégie déterminé et fixé, il en ressortira un besoin d’investissement qui se traduira par un chiffrage financier.
Visualisons dans le schéma suivant l’investissement à financer toujours dans un horizon de temps

Deuxième étape : Comment y arriver et avec qui ?
Une fois que la nature de l’investissement a été déterminée et son montant chiffré, il est bon de vous poser la question :
Est-ce que le montant d’investissement dépasse nos ressources financières actuelles ? Un peu ? Beaucoup ? Vraiment beaucoup ? Intensément ? … Ou bien pouvez-vous le financer par vos propres moyens financiers ? À quel horizon de temps ? À quel coût ?
Les indicateurs financiers à retenir pour prendre votre décision sont la santé financière de votre entreprise et son équilibre financier. Ils sont décisifs pour déterminer vos options de financement pour un investissement d’envergure. L’arbre de décision ci-après vous explique les indicateurs KPI financiers à prendre en compte et vous montre les options de financement en fonction de la situation de votre entreprise.

Examinons ensemble les 3 options de financement du développement de votre entreprise :
- l’autofinancement
- l’endettement
- l’augmentation de capital ou levée de fonds
L’autofinancement : La situation idéale … mais rare
Rare surtout en temps de crise !
Quand les flux réels (flux de trésorerie) qui entrent dans les comptes de l’entreprise sont supérieurs à ceux qui en sortent, on peut parler d’un autofinancement positif. Quand ce surplus est suffisant pour financer les dépenses d’investissement, l’indépendance de l’entreprise est garantie. Cela se construit bien sûr sur le long terme, en alimentant les réserves de l’entreprise qui se rajoutent aux capitaux d’année en année. C’est la meilleure configuration quand les ventes, la solidité financière et l’équilibre financier de votre entreprise permettent cette liberté d’action.
Très souvent les coopératives se trouvent dans cette situation sécurisée. Elles ont des règles de gestion et de gouvernance qui permettent de construire ce matelas de sécurité financière au fil du temps. Elles ont d’ailleurs bien mieux résisté pendant la crise, entraînée par le Covid, que les autres formes d’entreprises qui gouvernent à court/moyen terme plutôt qu’à long terme.
Par contre, si tel n’est pas le cas pour votre entreprise, d’autres solutions de financement sont à envisager en fonction et de la situation financière de votre entreprise et de son équilibre financier.
L’endettement : oui mais jusqu’à un certain point
La deuxième option la plus simple est le recours à l’endettement bancaire. Une entreprise suffisamment dotée en capital pourra s’endetter auprès d’une banque ou de plusieurs banques, jusqu’à une certaine limite. Tant que le point d’équilibre entre le montant des capitaux propres et celui des dettes est atteint. Vous avez une marge d’endettement jusqu’à 1 fois le montant de vos capitaux propres. Ce sont les normes utilisées par les banques pour octroyer des prêts d’investissement. Le risque étant ainsi réparti de façon équitable entre les banquier et les actionnaires. C’est une norme d’usage.
Quand il n’y a plus cet équilibre capital / dette, vous avez la troisième solution qui s’offre à vous : la levée de fonds soit l’augmentation de capital.
La levée de fonds par manque de capitaux
Le manque de fonds propres constitue un frein majeur au développement des entreprises
On rencontre cette situation d’insuffisance en capitaux propres dans les premiers temps de l’entreprise : amorçage, accélération, premiers développements. Mais pas seulement. Une entreprise mature qui se développe de façon importante au-delà de la capacité de ses fonds propres et qui présente une santé financière, un bon équilibre financier et d’excellents fondamentaux de croissance future peut aussi se trouver en manque de capitaux propres face à un projet d’envergure et synchrone avec son marché. Si elle veut saisir cette opportunité avant ses concurrents, elle va accélérer le processus de sa croissance par une levée de fonds qui va lui octroyer les moyens supplémentaires pour sa stratégie de croissance accélérée.
Dans toutes ces situations particulières, une entreprise dont les fonds sont insuffisants et qui veut se développer au-delà de ses capacités actuelles devra envisager l’augmentation de son capital, soit en interne, auprès des actionnaires et/ou des salariés, soit en externe, auprès de nouveaux investisseurs. Soit 3ème option : et en interne et en externe, réalisant un mix dans la typologie des actionnaires.
La deuxième alternative qui consiste à ouvrir le capital à des partenaires extérieurs est souvent redoutée des dirigeants. À juste titre ou pas ? C’est ce que nous allons regarder ensemble.
Ouvrir son capital : risques réels ou craintes ?
Les craintes des dirigeants de TPE / PME sont fortes quant à l’ouverture du capital à un ou des partenaires extérieurs. Qu’est-ce qui explique cette crainte ?
- La peur de ne pas trouver les bons partenaires financiers, industriels
- La crainte de la dilution, ce qui est interprété par certains dirigeant.e.s par le risque de perdre les clefs du pouvoir et de la décision stratégique dans leur entreprise
- La difficulté à remettre en question son type de management, car l’arrivée de partenaires externes pourraient apporter de nouvelles méthodes de gouvernance
- Les dirigeants appliquent une stratégie de protection de leur entreprise et donc de leur patrimoine personnel ou familial, notamment dans le cadre des TPE / PME familiales
À part la protection du patrimoine des dirigeant.e.s et dans une certaine mesure le risque de dilution du pouvoir, les craintes sont supérieures aux risques réels. Cela peut se résumer à l’existence chez les dirigeant.e.s d’entreprises de TPE / PME de projections négatives plutôt que positives concernant les futurs partenaires externes.
L’une des clefs 🔑 pour sortir de ces craintes projetées est la confiance. La confiance se construit avec le choix pertinent du ou des nouveaux investisseurs. C’est la seule manière de limiter voire de diminuer les craintes liées à l’ouverture du capital.
Pourquoi est-ce que je cite la dilution comme une crainte plutôt qu’un risque ? Car les ressorts du pouvoir dans les sociétés de capitaux sont, de mon point de vue, plus complexes qu’un rapport de force entre le nombre de droits de vote de chacun des actionnaires. Les droits de vote sont la partie émergée de l’iceberg. Il n’y a pas que les droits de vote. Il y a aussi le pouvoir d’influence des personnes sur celles et ceux qui disposent des droits de vote. Et là, l’inter relationnel régit en vérité les arcanes du pouvoir aux côtés des droits de vote.
Un autre élément important, qui entre en ligne de compte, pour expliquer les craintes liées à l’ouverture du capital, c’est la relation au pouvoir. C’est très personnel et spécifique à chaque dirigeant.e . Cependant, cette relation au pouvoir va influer sur le mode de gouvernance et sur les choix stratégiques et financiers.
Augmentation de capital :
Les inconvénients
- La complexité de l’opération d’augmentation de capital pour celles et ceux qui n’y sont pas habitués. Cela nécessite la connaissance des procédures et aussi des connaissances financières et juridiques spécifiques liées à l’opération d’augmentation de capital
- Une organisation délicate de part la pluralité des acteurs qui y participent : avocats, juristes, administrateurs, experts-comptables, financiers, dirigeants de l’entreprise
- Le temps que prend la procédure de l’augmentation de capital en plus de coordonner l’ensemble des agendas
Les avantages
- Lever les freins au développement
- Sécuriser le développement de l’entreprise
- Apport d’un regard neuf et de conseils
- Apport d’un partenariat stratégique
- Gain de temps sur le développement de l’entreprise grâce à l’élargissement de son réseau d’affaires
- Nouvelle gouvernance, renouvellement du conseil d’administration, nouvelles opportunités
- Accès facilité à l’endettement bancaire avec la possibilité de négocier des taux plus avantageux
Entrepreneure, Entrepreneur, Dirigeante, Dirigeant, Vous avez les clefs 🔑 pour décider de l’option de financement la plus adaptée au développement de votre entreprise ! À vous de voir ce qui vous convient le mieux !
tania Mirkovic, FundEtik
À très vite !

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